L'Europe industrielle - connaissances

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L'Europe à l'époque industrielle

Quels changements économiques, sociaux et idéologiques, l’industrialisation entraine-t-elle sur l’Europe du XIXe siècle ?

 

I. Les bouleversements économiques

A la fin du XVIIIᵉ s. et au début du XIXᵉ s., la diffusion de la machine à vapeur (perfectionnée par James Watt) bouleverse les techniques de productions industrielles. Alimenté par le charbon, le mouvement créé par la vapeur permet d’actionner des machines regroupées dans des usines.

Ainsi, la production augmente fortement surtout dans l’industrie textile, dans la sidérurgie et la métallurgie.

Partie d’Angleterre, l’industrialisation se propage en Europe de l’ouest (France/Allemagne) et aux Etats-Unis. Les usines s’installent près des gisements de charbon et de fer ; cela donne naissance à des régions industrielles : les « pays noirs ».
A la fin du XIXe s., de nouvelles sources d’énergie (pétrole, électricité) favorisent une nouvelle vague d’industrialisation ; elle permet le développement de nouvelles industries (chimie, automobile...).

La machine à vapeur est aussi utilisée dans les transports :

      - le chemin de fer se développe et transforme les villes (ex : gares) à partir de 1830.

      - les navires à vapeur concurrencent les voiliers. Le transport maritime est aussi facilité par l’ouverture du canal de Suez en 1869.

      - les nouveaux moyens de transport favorisent les échanges : ils sont plus rapides, moins coûteux et peuvent transporter plus de marchandises et de voyageurs.

La construction d’une usine ou d’une ligne de chemin de fer rendent nécessaire un capital souvent supérieur à une fortune personnelle. Certains industriels empruntent aux banques ; d’autres divisent le capital en actions vendues à la Bourse : c’est le début des sociétés par actions et du capitalisme*.

 

 

II. Les bouleversements sociaux

Au XIXe s., la population européenne passe de 190 millions (en 1800) à 400 millions (en 1900). Cette croissance démographique dynamise l’économie.

A partir de 1850, l’industrialisation entraîne un fort exode rural. Les villes industrielles, minières ou portuaires s’agrandissent et se transforment avec la création de faubourgs à la périphérie. Des travaux d’urbanisme sont nécessaires pour faire face aux problèmes de logements, d’hygiène et de transports. (ex : travaux du baron Haussmann à Paris sous le Second Empire).

Enrichie par l’industrialisation, la grande bourgeoisie (grands patrons d’industrie ou de commerce, banquiers) domine la société. Elle détient le pouvoir économique et politique. Les valeurs bourgeoises reposent sur le travail, largent et la famille. Les bourgeois ont un mode de vie luxueux (domestiques, grandes réceptions, sorties culturelles, beaux appartements...).

Les classes moyennes (avocats, médecins, enseignants, commerçants...) sont de plus en plus nombreuses et veulent s’élever socialement grâce à l’épargne et l’instruction des enfants.

Avec la multiplication des mines et des usines, le nombre d’ouvriers ou prolétaires augmente.

Leurs conditions de vie et de travail sont très difficiles : travaux pénibles et dangereux, journées de travail très longues, accidents du travail fréquents, salaires très bas...

A la fin du XIXe s., les ouvriers luttent pour améliorer leur sort. Ils créent des syndicats et font des grèves pour faire pression sur les patrons et obtenir des améliorations de leurs conditions de vie et de travail. Ils en obtiennent certaines grâce à des lois sociales (ex : limitation de la durée du temps de travail).

 

 

III. Les bouleversements idéologiques

Alors que les patrons défendent la théorie libérale selon laquelle l’Etat ne doit pas intervenir pour corriger les inégalités sociales et que la propriété privée doit être respectée, les ouvriers sont de plus en plus sensibles au socialisme et à une intervention de l’Etat pour corriger voire supprimer ces inégalités. En 1848, K. Marx et F. Engels rédigent le Manifeste du Parti communiste et souhaitent de grands changements.

Dans ce contexte, l’Eglise prend position dans les questions sociales et dans l’Encyclique Rerum novarum du pape Léon XIII en 1891. Elle rejette le socialisme mais souligne la nécessité pour les patrons d’améliorer le sort des ouvriers.

 

Les transformations des villes et de la société en Europe au XIXe siècle

Sous la forme d’un développement construit d’une trentaine de lignes et en vous appuyant sur des exemples précis, décrivez et expliquez les transformations des villes et de la société en Europe au XIXe siècle.

 

Introduction  Au XIXe siècle, l’Europe connait de profonds bouleversements économiques, démographiques et sociaux.

Partie I  Au XIXe siècle, les villes se transforment. Elles connaissent une importante croissance territoriale et démographique, tant pour accueillir les nouvelles populations venues des campagnes sous l’effet de l’exode rural que pour abriter de nouvelles activités. En effet, au XIXᵉ siècle, la population européenne passe de 190 millions (en 1800) à 400 millions (en 1900). L’industrialisation modifie le paysage des villes : des usines s’insèrent dans le tissu urbain, des gares sont construites (innovation de la machine à vapeur par J. Watt en 1769), de larges avenues permettent une circulation plus aisée (Paris et le style Haussmannien), tandis que les matériaux de la « révolution industrielle » (acier, verre…) rendent possible une architecture plus audacieuse (verrière, ponts…). On la retrouve dans l’œuvre de Claude Monet, chef de file du mouvement des impressionnistes, notamment dans le tableau intitulé La gare Saint Lazare. La modernisation des villes s’accompagne aussi de progrès dans la salubrité urbaine et dans l’éclairage public.

Partie II / La société connaît elle aussi d’importants changements. La classe ouvrière se développe avec la multiplication des usines. La conscience de former un groupe social s’affirme peu à peu. Les ouvriers, en dépit de leur diversité, s’organisent en syndicats et utilisent la grève pour tenter d’obtenir une amélioration de leurs conditions de travail. À l’opposé de l’échelle sociale, la grande bourgeoisie investit dans la banque, dans l’industrie, dans le négoce. Les nouveaux moyens de transport favorisent les échanges : ils sont plus rapides, moins coûteux et peuvent transporter plus de marchandises et de voyageurs. C’est le début des sociétés par actions et du capitalisme. La grande bourgeoisie aussi très diverse, elle s’affirme par un mode de vie spécifique. Entre les ouvriers et les grands bourgeois, les classes moyennes profitent de l’épargne et de l’instruction pour s’élever dans la société. C’est aussi l’époque d’affrontements idéologiques. Alors que les patrons défendent la théorie libérale (Adam Smith) selon laquelle l’Etat ne doit pas intervenir pour corriger les inégalités sociales et que la propriété privée doit être respectée, les ouvriers sont de plus en plus sensibles au socialisme et à une intervention de l’Etat pour corriger voire supprimer ces inégalités. En 1848, K. Marx et F. Engels rédigent le Manifeste du Parti communiste et souhaitent de grands changements. Dans ce contexte, l’Eglise prend position dans les questions sociales : c’est le catholicisme social. Elle rejette le socialisme mais souligne la nécessité pour les patrons d’améliorer le sort des ouvriers.

Conclusion / Ainsi, villes et sociétés se transforment de manière concomitante dans l’Europe du XIXe siècle. Les transformations des unes entretiennent celles des autres, et c’est en ville que la société vit ses plus forts contrastes.

Date de dernière mise à jour : 29/05/2023

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