Les démocraties et les régimes totalitaires durant l'entre-deux-guerres

Sous la forme d’un développement construit d’une trentaine de lignes et en vous appuyant sur des exemples précis, décrivez la mise en place des totalitarismes, soviétique et nazi, et les démocraties (le Front populaire en France) en Europe durant l'entre-deux-guerres.

 

      Dès les années 1930, les crises économique et politique contribuent à porter au pouvoir des régimes totalitaires : en URSS, les Bolchéviks et les nazis en Allemagne. Mais d'autres pays résistent à cette vague nationaliste et autoritaire, le Royaume-Uni mais aussi la France avec l'arrivée au pouvoir du Front populaire en 1936. Comment les régimes totalitaires fragilisent-ils l'Europe malgré les résistances démocratiques ?

 

     La révolution d’octobre 1917 amène au pouvoir Lénine, chef des Bolchéviks. En effet, les forces « rouges » renversent le régime tzariste de Nicolas II. Sous Staline, de 1924 à 1953, l’URSS est un régime totalitaireC’est une dictature. Dès la mort de Lénine en 1924, Staline écarte tous ses opposants au sein de son parti, le Parti communiste, notamment Trotski. Le parti communiste est le parti unique et officiel. La dictature du prolétariat se transforme en dictature personnelle d’un seul homme. Un culte de la personnalité est voué au « petit père des peuples ». A travers photographies, tableaux ou affiches, Staline est présenté comme le « soleil de l’humanité », comme le guide de la révolution, génial et infaillible. La société russe est embrigadée. L’enthousiasme pour « l’homme d’acier » devient un sentiment obligatoire pour contraindre les soviétiques à travailler toujours plus. Le sport est utilisé pour démontrer combien la jeunesse, embrigadée dans les Jeunes pionniers, est performante. La censure frappe de nombreux livres tandis qu’écrivains, scientifiques ou historiens sont chargés de diffuser la pensée officielle définie par Staline. Toute la société est soumise par la terreur. Elle est surveillée par la police politique, le NKVD. Dès 1932, un système de travail forcé est organisé. Les auteurs de « crimes contre le peuple » sont envoyés dans les goulags. La répression frappe d’abord le Parti avant de s’étendre à toute la société. Les opposants, « ennemis su socialisme », sont arrêtés, torturés et condamnés lord des grands procès de Moscou (1936-1938). Enfin, l’économie est contrôlée. Staline décide en 1929 la collectivisation des terres et du bétail en supprimant la propriété privée et individuelle et en éliminant tous les koulaks. Dans l’industrie, il décide la nationalisation de toutes les entreprises et charge le Gosplan de la planification de l’économie (plans quinquennaux). C’est le « grand tournant » (1929-1933).

     Dès 1933 jusqu’en 1945, les nazis mettent en place un régime totalitaire raciste et antisémite. Dans son livre rédigé, en partie rédigé en prison, Mein Kampf (Mon combat), Adolf Hitler théorise la doctrine nazie, résumée dans la devise suivante : « Ein Reich, ein Volk, Ein Führer ». Dans un contexte de crise financière (dès 1929 aux Etats-Unis) puis économique et sociale, les nazis remportent les élections législatives de 1932 : le NSDAP ou parti nazi devient la première force politique en Allemagne. Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler, le président Hindenburg nomme Hitler, le chef de ce parti, au poste de chancelier. Après l’incendie du Reichstag le 28 février 1933, Hitler en profite pour obtenir les pleins pouvoirs. Hitler devient le « führer » suprême de l’Allemagne. La population est surveillée. La Gestapo, véritable police politique au service des nazis, surveille les opposants politiques, pourchassés ou emprisonnés. La population est encadrée. Les jeunes sont embrigadés dans les jeunesses hitlériennes, véritables camps d’entrainements. La population allemande est aussi encadrée par la propagande (affiches, radios, journaux, cinéma) et la censure. La population est terrorisée : les opposants au régime sont envoyés dans des camps de travaux forcés ou de concentration dès 1933 (Dachau par exemple). C’est un régime antisémite. Hitler réaffirme la supériorité de la race blanche aryenne. Elle doit « préserver sa pureté » et ne pas se laisser « contaminer » par la race dite inférieure, les « impurs » de la société, celle des Juifs et des Tsiganes. Les lois de Nuremberg de 1935, excluent les Juifs de la société, en leur retirant la citoyenneté allemande notamment. En 1942, la conférence de Wannsee décide l’extermination totale des Juifs d’Europe : c’est la solution finale. Environ six millions de Juifs vont ainsi périr dans les camps de la mort.

     Le Royaume-Uni et la France résistent face à la montée des partis d’extrême droite. La crise économique des années 1930 fait monter le chômage. L’impuissance des gouvernements et leur instabilité provoquent une montée de l’antiparlementarisme. En réaction, les partis de gauche (PCF, SFIO, Radicaux) décident de s’unir contre la menace fasciste et forment une alliance : le Front populaire dont le slogan est : « Le pain, la paix, la liberté ». Léon Blum devient président du Conseil. En réaction, un vaste mouvement de grève se développe, accompagné d’occupations joyeuses des usines afin de faire pression sur le gouvernement et les patrons pour qu’ils engagent des réformes. Léon Blum et son gouvernement procèdent à différentes réformes économiques et sociales. Ces grandes lois sociales donnent de nouveaux droits aux ouvriers (semaine de 40 heures, congés payés, création des délégués ouvriers dans les usines, hausses de salaires). Les accords de Matignon établissent un dialogue entre les syndicats et le patronat. Ces mesures sont vivement critiquées par la bourgeoisie et la droite (parfois antisémite). De plus, le Front populaire ne parvient pas à sortir la France de la crise économique et l’alliance de gauche se désagrège en avril 1938 (face à la guerre civile espagnole).

 

Pour conclure, les régimes totalitaires, soviétique et nazi, imposent un encadrement de la société, un accaparement total des pouvoirs et une persécution des opposants politiques. La peur d’un nouveau conflit empêche les démocraties de s’opposer aux coups de force d’Hitler : par les accords de Munich (1938), le gouvernement français accepte l’annexion des Sudètes et le démantèlement de la Tchécoslovaquie, alliée de la France. Cette politique extérieure agressive déclenche la seconde guerre mondiale en septembre 1945.

Date de dernière mise à jour : 13/11/2021

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